samedi 23 janvier 2010

DEFENSE DES JOURNALISTES DE FR3
DEFENSE DE LA LIBERTE D'INFORMATION

N. Sarkozy a promis d'aller chercher lui-même, dans les divers pays où ils sont détenus, les ressortissants français qui ont été condamnés pour des crimes et délits de droit commun par les juridictions compétentes de ces pays. Cette intention peut paraître louable si l'on songe à la situation des établissements pénitentiaires où ils sont détenus qui, dans bien des cas, est attentatoire à la dignité humaine. Mais convenons aussi que les lieux de privation de liberté, en France, ne sont souvent pas dans un meilleur état puisque tant le Conseil d'Etat que la Cour européenne des droits de l'homme ont condamné l'Etat français pour traitements inhumains ou dégradants. En revanche, s'agissant des journalistes innocents de FR3 enlevés en Afghanistan, le pouvoir fait montre d'une sévérité inattendue et inexplicable. Selon le secrétaire-général de l'Elysée, les journalistes auraient commis "une imprudence coupable", ils auraient fait "courir des risques" (sic) à nos forces armées en recherchant "le scoop à tout prix" (voir Le Canard enchaîné n°4656 du 20 janvier 2010, page 1). Il faut rappeler, à cet égard, que la mission d'un journaliste reporter est de se rendre sur le "théâtre des opérations" pour constater, puis pour transmettre son témoignage aux lecteurs ou téléspectateurs, même si le pouvoir aurait aimer le silence. Il en va de la liberté de l'information. Dans un Etat de droit, il n'appartient pas aux gouvernants de dicter aux médias ce qu'ils doivent faire. Le reporter est libre de son sujet et de la manière de l'aborder. Au directeur du journal qui lui reprochait d'avoir écrit un article qui n'était pas dans la ligne rédactionnelle, le grand reporter que fut Albert Londres répondit : "Monsieur le Directeur, je ne connais qu'une ligne, celle du chemin de fer...". La liberté est inscrite dans les déclarations et chartes des droits fondamentaux. Plutôt que de stigmatiser une nouvelle fois une profession, c'est sur la solidarité à l'égard de nos compatriotes que les gouvernants auraient dû mettre l'accent. Au fait, qui avait laissé entendre que l'Afghanistan était devenu un pays pacifié ?

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